Imaginez une ville créative, délinquante et énergique. C'est Montréal.
Rien de plus facile qu’éviter les sentiers battus à Montréal, car les Montréalais ont l’habileté de réinventer leur ville de façon créative… et peut-être même légèrement délinquante.
Lorsque Leonard Cohen, un des Montréalais les plus connus et admirés de par le monde, nous a quittés, on ne lui a pas fait ériger une statue ; on a demandé à des artistes d’art mural de peindre un bâtiment en son honneur. Au 1420, rue Crescent, désormais, le poète protège le centre-ville de son regard bienveillant.
C’est dire quelle énergie habite cette ville chérie des artistes, notamment grâce au coût abordable des loyers et à l’abondance d’événements culturels. Ces Montréalais créatifs ont également le don de s’approprier les endroits oubliés, et de les rendre accueillants. Un exemple ?
Le viaduc Van Horne, qui surplombe le Mile-End et le boulevard Saint-Laurent, a déjà ressemblé à… un dessous de viaduc : une sorte de non-lieu désolé où cohabitaient vélos abandonnés et enjoliveurs égarés. Mais peu à peu, au début des années 2000, des DJ ont commencé à y donner rendez-vous aux mélomanes pour des soirées clandestines. Puis des artistes ont été mandatés pour peindre ses piliers et la ville y a fait installer du mobilier urbain où les parents se reposent en regardant les enfants jouer. Désormais, un important événement culturel se déroule chaque été sous le viaduc. Cette année, le festival Mile Ex End accueillait notamment Broken Social Scene et Eddy de Pretto ainsi que les humoristes Guillaume Wagner et Abid Alkhalidey.
Repenser les monuments
Les Montréalais ne montent peut-être pas à l’observatoire du mât du stade olympique le samedi matin, mais ils assistent volontiers aux événements qui se déroulent au pied de la célèbre tour penchée, que ce soit le lancement de la saison des camions de bouffe ou les compétitions de planche à roulettes du festival Jackalope. Tous les mercredis de l’été, un autre lieu iconique, l’Orange Julep, est pris d’assaut par les amateurs de voitures anciennes.
Même les grandes institutions affichent un petit côté rebelle. Pourquoi se contenter de visiter la basilique Notre-Dame ? Tous les jours, on peut assister à Aura, un spectacle lumineux conçu par Moment Factory (la firme qui a notamment animé des spectacles d’Arcade Fire et de Madonna) qui révèle l’église iconique d’un tout autre point de vue. Envie d’une sortie au musée ? Quelques soirs par année, le Musée d’art contemporain propose Les Nocturnes du MAC, qui permettent aux visiteurs de découvrir les expositions un verre à la main jusqu’à deux heures du matin, sur les rythmes d’un DJ connu.
ESSENTIEL À RAPPORTER : Le magazine Le Montréaler : à la manière du New Yorker, 55 illustrateurs locaux proposent une couverture pour un magazine imaginaire. Une bande dessinée de la série Paul de Michel Rabagliati, pour visiter Montréal à diverses époques. Un chapeau de fourrure recyclée Harricana, pour affronter l’hiver avec style.