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Plateformes collaboratives : une meilleure réglementation pour une meilleure cohabitation

Christiane Germain se prononce les plateformes collaboratives.

J’ai toujours trouvé que la compétition était saine. Elle nous pousse à nous surpasser, à réfléchir autrement et à trouver des façons réellement novatrices de faire notre travail. L’arrivée des plateformes collaboratives (comme AirBnB, Homeaway et CorporateStays) sur le marché de l’hébergement n’y fait pas exception : tous les hôteliers du monde ont été forcés, en très peu de temps, à s’adapter à un nouveau genre de voyageur, mais aussi de compétiteur. La popularité de l’hébergement en location sur des plateformes collaboratives n’est pas qu’une question d’économie : le nouveau voyageur est informé, allumé, curieux et cherche une expérience qu’il croit plus authentique. Il veut vivre comme un local, ne pas être étiqueté comme « touriste » et, surtout, veut la façon la plus simple possible de planifier et réserver son séjour.

Récemment, à San Francisco, les citadins ont été invités à se prononcer sur la Proposition F, visant, entre autres, à limiter à 75 (par logement) le nombre de nuitées pouvant être louées annuellement sur les plateformes collaboratives. De plus, la proposition aurait permis à la ville de donner des amendes aux différentes plateformes affichant des propriétés qui ne seraient pas enregistrées à la ville de San Francisco pour la location à court-terme. Suite à une campagne de plusieurs semaines (et de près de 8 millions de dollars) menée par Airbnb, une petite majorité d’électeurs de la ville californienne ont rejeté la proposition F. Jusqu’ici, tout va bien – la démocratie a parlé et nous nous devons de l’écouter. Sauf que.

Ce que les gens ne réalisent peut-être pas, c’est que le nombre très élevé de logements en location à court-terme peut-être responsable d’une importante augmentation sur le prix locatif d’un appartement et sur la valeur moyenne d’une maison. Ces augmentations peuvent créer des besoins criants de logements abordables dans les régions métropolitaines. Quand plusieurs personnes qui vivent, travaillent, sortent et dépensent dans leur ville n’ont plus les moyens de s’y loger, il y a lieu de se demander à qui profite cette fameuse économie de partage. Au Canada, plusieurs projets de loi sont présentement à l’étude afin de mieux réglementer les plateformes collaboratives de location à court-terme. Par exemple, au Québec, le projet de loi 67, visant à améliorer l’encadrement de l’hébergement touristique, est sous analyse. Selon toute vraisemblance, la plupart des gens qui louent leur logement sur des plateformes web ne chargent aucune taxe et ne déclarent pas les revenus liés à cette activité. Concrètement, ça veut dire, entre autres, que les profits engendrés par les plateformes collaboratives ne sont pas réinjectés dans l’économie du pays et de nos provinces, dans nos infrastructures ou dans nos communautés et ça, je considère que c’est un problème que nous nous devons d’adresser.

Je maintiens que la compétition est une réalité avec laquelle n’importe quel commerçant est tenu de vivre – par contre il est impératif que cette compétition soit soumise aux mêmes règles au niveau du zonage (plusieurs logements en location se trouvent dans des lieux où le zonage ne permet pas à des hôtels de s’installer), des taxes et des assurances (responsabilité, feu, etc.) afin que celle-ci soit loyale et soit responsable au sein de la communauté. C’est simple : les règles doivent être les mêmes pour tout le monde. De cette façon, les usagers seront exposés à plus de choix et seront sans doute plus en sécurité. Sans m’avancer, il serait peut-être même envisageable qu’éventuellement, des bannières hôtelières deviennent elles-mêmes des plateformes de location à moyen ou long terme qui garantirait aux clients des appartements répondant aux mêmes standards de qualité que celle de l’hôtel que le client apprécie tant.

J’espère sincèrement que des changements seront effectués rapidement pour une cohabitation et une compétition loyale et transparente. Pour ma part, je m’engage à continuer à offrir à nos invités une expérience hôtelière humaine et authentique. Chez Groupe Germain Hôtels, c’est ce que nous faisons avec tout notre cœur ….depuis bientôt 30 ans.

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Christiane Germain21 janvier 2016
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